Je crois fermement que la trace et l'héritage de Bourguiba ne seront pas oubliés de si tôt, même si le gouvernement transitoire actuel cherche, par tous les moyens, d'en effacer l'empreinte et la valeur, dans les esprits des Bourguibistes tunisiens et des générations dont il a nourri la pensée et donné, avec éclat et fermeté la ligne de conduite qui a fait de la Tunisie d'aujourd'hui le pays d'où est partie la grande marée des révolutions arabes. La Tunisie, n'est pas seulement le pays de la souveraineté et de la dignité qui ont de tout temps caractérisé un peuple, c'est aussi le pays où les esprits ont été formés au progré de l'Esprit, dans une dimension infinie et toujours en perfectionnement. Ne vous étonnez pas de voir que ce peuple de Carthage a ramené le printemps arabe, car de Tyr était partie Didon pour fonder la meilleure constitution jamais vue dans le monde Oriental et Occidental, et Aristote à la suite de Platon le rappelle si bien dans Les Politiques. Les traces d'Hannibal, de Bourguiba, et de tous les révolutionnaires à l'aube du 21eme siècle, qui ont ouvert un processus de bouleversement éthique et politique dans tout le Moyen-Orient, jusqu'aux Etats-Unis et en Europe, ne finiront pas de marquer aussi l'histoire de l'humanité. Camille Bégué avait déjà prévu la dimension révolutionnaire de ce Romantique qu'est Habib Bourguiba en ces termes :
« Par ses actes et par ses paroles, il
lègue une conception de l’homme et une vision de son véritable destin qui
méritent d’occuper une place de choix parmi les pierres angulaires de
l’histoire. Parce que, toute sa vie, il a « cru à la supériorité de
l’esprit sur la matière », il a entrepris une œuvre gigantesque
d’hominisation. Il ne convient pas de l’apprécier uniquement à ses résultats
immédiats, qui ne sont d’ailleurs pas de l’ordre mesurable. Il est plus juste
de se souvenir qu’il n’y a pas d’acte indifférent dans l’univers. Chacun se
prolonge dans l’espace et dans le temps. L’enseignement de Bourguiba est une
semence qui, au fil des siècles, n’en finira pas de germer, d’interpeller les
âmes et de susciter en elle des réflexions et des conflits salutaires »
Camille Bégué
Préface aux Discours d’Habib Bourguiba
Volume I, années
1955-1956
Publications du
Secrétariat d’État à l’Information
Tunis. 1974.
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