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jeudi 15 mars 2012

Tunisie postrévolutionnaire. Le choc des cultures



  
À l’heure où se joue l’avenir démocratique du monde arabe, les aspirations tunisiennes et arabes de façon générale, sont de deux tendances : un penchant progressiste moderne, et un autre nourri d’une obsessionnelle régression avec le rêve d’un monde soumis à la religion. Laquelle va finalement triompher ? La position des Islamistes au pouvoir les met dans une situation fragile qui démontre d’ores et déjà leur incapacité à diriger des peuples épris de libertés et de démocratie, aspirant à recouvrir les Devoir Fondamentaux de l’Homme.

Nous assistons à un projet de transformation de la société tunisienne, étonnés, ahuris, scandalisés et choqués par ce qui se passe depuis l’arrivée des Islamistes sur la scène politique.

Pays moderne, considéré comme la Grèce de l’Afrique du nord, la Tunisie a, et demeure encore le fleuron des acquis fondamentaux quant aux droits de la femme, à l’éducation et à l’ouverture au monde. Aux confluents de l’Europe, de la méditerranée, de l’Orient et de l’Afrique, la Tunisie s’affiche, fidèle à son histoire, une mosaïque des civilisations, un monde où toutes les cultures s’y sont intégrées sans réticences aucunes, parce qu’elles y ont trouvé la chaleur du climat et des peuples qui l’ont habité. C’est mon pays.

Les Islamistes, toutes tendances confondues, sont des individus dogmatiques, leurs préoccupations majeures : changer les mentalités, opprimer et inférioriser les femmes, instituer la charia, créer une société selon les préceptes coraniques, participer à instaurer un VIème califat, projet d’envergure des régimes islamistes qui se mettent en place en Egypte, en Lybie, au Maroc, au Yémen et sans doute bientôt en Syrie et en Algérie. C’est la course vers l’obscurantisme à qui mieux mieux.

Que voit-on au jour le jour ?

Les quartiers sont investis de barbus pour la majorité incapables d’une réflexion sérieuse sur la réalité, passionnés par la vie et l’itinéraire d’un Prophète dont ils sacralisent l’apport et la pensée, aveuglés par leurs instincts primaires où la femme semble prendre une place de choix, vivant dans un univers où le passé islamique est à la fois leurs présent et futur. Tout se confond en un seul et unique versant. Aucune vision dialectique ou raisonnée de l’histoire, l’unique et perpétuelle histoire qu’ils connaissent est celle de l’Islam. Leur monde s’arrête et commence là, au VIème siècle de J-C, il va jusqu’à la déchéance des Arabes après la chute du Vème califat… leur monde est sans perspectives, immobilisé dans les rêveries d’un retour aux sources d’un Islam fort, belliqueux, illuminé et hégémonique. C’est un rêve de barbarie dont ils font l’exercice au quotidien contre les hommes et les femmes, contre la jeunesse qui aspire à un futur de modernisme, de laïcité, de démocratie, une voie vers un humanisme authentique où les dogmes religieux n’ayant plus de crédibilité, sont relégués à la sphère personnelle, dans les mosquées, loin de la vie citoyenne et même en rupture avec elle. Beaucoup d’entre eux sont revenus d’exil ou relâchés des prisons suite à la chute du régime de Ben Ali.

Les Islamistes pratiquent une politique complexe de répressions, régressions et obscurantismes. Ils profitent de la démocratie pour s’installer, mais contestent ses pratiques et valorisations, ses substance et réalisations. Bref, leur politique refuse d’admettre ceux qui sont différents, qui ne sont pas Islamistes, qui ne sont pas ou ne se reconnaissent plus dans l’Islam et ceux qui veulent que religion et politique soient séparés. C’est l’image des Rhinocéros courant sur la scène d’Ionesco, où se trame la critique de l’extrémisme fasciste, qui me revient à chaque fois que je réfléchis sur la politique des religieux. Pourquoi, me diriez-vous ? Je réponds d’abord  par une phrase: je les ai vus se transformer.

Je réponds ensuite plus longuement : la mutation culturelle est une idée inconnue chez les Islamistes. Ils ont une vision égocentrique de la culture et de la civilisation arabes. Tout en reconnaissant les autres religions du Livre, ils sont convaincus que l’Islam en est l’apogée, et même une version parfaite du monothéisme. Lorsqu’on lit la Bible, notamment l’Ancien Testament, après avoir bien lu et bien connu le Coran, on se rend compte de l’intertextualité qui relie les deux Livres. La réponse est facile : l’Arabie du VIème siècle comptait beaucoup de tribus chrétiennes et des communautés hébraïques où même certains camarades de Mahomet ont appris à lire et à écrire l’hébreux et l’araméen, langues dominantes à l’époque, l’arabe n’ayant encore aucun système codé et formant des dialectes divers. Ce sont les poètes préislamiques, à travers une tradition orale longue de plusieurs siècles, qui ont déclenché et développé la promotion de la langue arabe. Et il est assez visible, lorsqu’on a découvert toute cette tradition, que même si le Coran est la première prose poétique arabe, il s’inspire largement de la poésie préislamique qui l’a nourri tout autant que les textes religieux hébraïques et chrétiens. Il ne s’agit là d’aucune infériorisation du texte coranique, au contraire, cette brève démonstration vise à le remettre dans son contexte originel et à en montrer la richesse à la fois culturelle, littéraire et historique. Quant à la question de savoir pourquoi le Coran est en versets et pas en vers, cela est facile, je pense, il s’inspire dans sa forme prosaïque de l’Ancien Testament qui est lui aussi en versets. Le Coran ne devait pas se confondre avec la poésie, même les aèdes Quraychites qui ont classé Mahomet parmi les poètes furent massacrés à une époque, pourtant elle y est présente avec force.

On voit donc, contrairement à la vision immuable de l’histoire que proposent les Islamistes, toutes tendances confondues, que les religions ne sont pas le produit d’un esprit statique, mais en mouvement, en changement perpétuel. L’Histoire ne peut pas être ignorée dans le but de servir les ambitions politiques de religieux chevronnés dont le regard, au lieu de se poser sur les hommes qui la font, est constamment dirigé vers le ciel, à la recherche de quelque miracle qui nous tomberait sur la tête pour améliorer nos vies.

Pire encore, nos vies, si elles ne s’améliorent pas, ou peu, ou même jamais, elles ne comptent pas, c’est la vie après la mort qui est meilleure… La vie sur terre est un passage qui même dans la misère, ne doit pas être méconnue, remise en question, nourrie de nos révoltes et nos mécontentements. Elle doit se suffire à elle-même et on doit s’y résigner. Dans une sorte de cercle vicieux, les Islamiques veulent emprisonner les sociétés arabes qui se réveillent enfin, parce qu’elles répugnent et refusent la dictature, toutes les dictatures désuètes, la résignation, toutes les résignations aveugles, le dogme, tous les dogmes précuits.

La transcendance absolue qui est apparue avec la sémiticité, une des matières fondamentales à côté de la sacralité et de la médiévalité du monothéisme, mettant l’homme en position de faiblesse et de crainte, de fascination et d’obéissance absolues à un Dieu justicier et centre-souverain du monde, ne peut plus fonctionner aujourd’hui en politique et même dans la pensée humaine de façon générale. La souveraineté en politique relève de la monarchie absolue, or les Islamistes viennent s’installer au pouvoir dans des systèmes républicains qu’ils souhaitent transformer en tyrannie nouvelles. Ces républiques veulent acquérir leurs droits les plus fondamentaux et fonder un système juste et cohérent avec les réalités du monde actuel.

C’est là que l’on voit clairement la stratégie politique islamiste, fondée non une pragmatique du monde, mais sur une transcendance : l’homme et le monde se trouvent dans une réalité qui ne se définit que comme étant le signe de la réalité divine indivisible et souveraine. Le projet islamiste est donc hégémonique et il ne peut pas en être autrement. Pour ceux qui continuent à prôner un Islam modéré, je dirai qu’aucune religion n’est modérée, car la religion est Passion et la modération ne vient que de la Raison.

À ceux qui veulent définitivement tourner cette page islamiste, je dirai qu’il est fondamental de reléguer les religions à l’espace personnel en les séparant de la vie citoyenne et de la politique.
Il est temps de fonder une éthique nouvelle où l’Homme aura enfin sa place dans l’Univers. 

lundi 5 mars 2012

Religions, une souffrance inutile. Arrêtez le délire !!

Sur les pages FB, des amis tunisiens cherchent dans la religion musulmane ce qui montre que la femme est l'égale de l'homme, qu'elle a une place importante dans la société, qu'elle est l'égale de l'homme. Tout dans l'Islam et dans les autres religions monothéistes démontre le contraire: les prophètes sont tous des mecs, les femmes n'ont pas droit à la polygamie, sans parler des droits d'héritage et du tutorat concernant les femmes célibataires. Dans les religions les femmes sont inférieures car considérées comme immatures: la pomme d'Adam  en est l'exemple le plus illustratif. Dans l'Islam, (et même dans le Christianisme) le corps de la femme est la représentation magistrale du péché, elle est même un objet de désir pemanent de la part des hommes, ceux-là mêmes qui se permettent de prendre toutes celles qui leur plaisent  par les voies du mariage coutumier. La société tunisienne est dans le délire le plus total. Il faut cesser de parler de religion et s'inscrire dans une perspective moderniste, ouverte sur un nouvel humanisme qui ne peut plus se construire sur les religions, mais sur une pensée libre de toute culpabilité, libre de toute référence à un Dieu assoiffé de violence et prêt au châtiment éternel. Toute la pensée arabe est muselée par la religion.  Or il faut sortir de ce radotage inutile. La politique et la religion doivent être séparés. la religion devra se limiter à la sphère personnelle.La politique est une affaire de citoyenneté et doit être laïque. La religion n'est pas obligatoire, on peut être croyant ou athée. C'est un droit humain que les sociétés modernes se doivent de respecter. Des Islamistes au pouvoir c'est le danger qui guette le développement et l'épanouissement de systèmes démocratiques dans le monde arabe tiraillé entre identité citoyenne et identité religieuse. Cette lutte qui dure depuis plus d'un siècle doit cesser. Même l'athéisme devrait avoir une place dans les universités à travers les philosophies et les pensées rebelles, celles qui veulent libérer et rendre à l'homme son humanité véritable. Toutes ces histoires des Cheikhs de l'Islam ne devraient plus toucher qui que ce soit. le piège dans lequel vous tombez c'est celui de la culpabilité vis à vis de la religion. Les religions sont un moteur de repression et travaillent à rendre les hommes esclaves. Si vous êtes croyants c'est votre affaire, mais il est nécessaire de sortir de la culpabilité et de chercher des moyens pour justifier que votre religion est ou non pour les libertés individuelles. Tout cela n'est que faussetés, détours et ne servira pas à sortir la Tunisie du joug islamiste.